Perchée sur un terrain de la Plaine Saint-Paul, l'Association des Dodos Flingueurs organise des sessions sportives de paintball à partir de 12 ans. Opération commando à la découverte d’un sport qui n'est pas seulement affaire de brutalité, mais bien de stratégie, d'esprit d'équipe et surtout de franche rigolade.
Quand Stéphane, futur marié, arrive au QG des Dodos Flingueurs cet après-midi-là, il a déjà une bonne matinée d'enterrement de vie de garçon surprise dans les pattes. Reconnaissable entre mille grâce à sa tenue imposée de bagnard, il sait déjà qu'il va "goûter" lors de la partie de paintball que ses camarades lui ont réservée. La douzaine de tireurs en herbe est accueillie par Claude, maître du jeu, sur le plus grand terrain de paintball de l'île, situé à la Plaine, et non pas du Bernica comme le disent certains sites. Plein d'enthousiasme, l'animateur de session rassure le jeune fiancé en distribuant l'équipement de protection – un casque, strictement obligatoire dans l'enceinte du terrain de jeu, un tour de cou en mousse et un léger plastron camouflage.
Au cours d’une phase de préparation assez longue, entre briefing et initiation au stand de tir, Claude donne ses instructions, et dispense ses conseils pour mieux profiter de la partie : ne pas canarder à tout va, préférer la stratégie collective aux échappées mitrailleuses. Coiffé d'un casque neutre, il se déplace sur le terrain sans autre protection pour s'assurer du respect des règles. Cette ambiance "jeu du cowboy et de l’Indien" lui est chère, il veille à ce que les engagements restent bon enfant.
Une fois en place dans leurs bases respectives, les équipes jaune et rouge entendent au loin un décompte étouffé par les arbres : "3, 2, 1… C'est parti !" C’est la ruée sur les hauteurs pour surplomber l'ennemi. L’immersion est immédiate. Dans un décor digne du dernier Call of Duty, nous évoluons têtes baissés au milieu des bunkers en palettes et autres tonneaux servant d'abri. Sur ce vaste terrain de jeu aménagé, on se déplace d’arbre en arbre au rythme de parties qui peuvent s’enchaîner jusqu'à 17h30, avec à chaque fois des scénarii et des objectifs différents.
Sans savoir d'où, une douleur fulgurante mais supportable me prend soudain à la cuisse gauche. Pendant un dixième de seconde, je sens mon visage grimacer sous mon casque et je me demande ce que je fais ici. Je viens d’être touchée par une bille, dont l’impact est rendu supportable par les épaisses couches de protection. "OUT !" : bras en l'air, je me relève en signalant ma disqualification tous les trois mètres et ce jusqu'à la sortie, priant pour ne pas me reprendre une balle perdue.
Bilan d’une journée bien sportive : quelques bleus et des égratignures en guise de blessures de guerre, mais surtout le plaisir d’un retour en enfance turbulent, et de la camaraderie qui s’installe entre coéquipiers.
Photos : Mickael Dalleau / ZED – Texte : ZED