Connaissez-vous Les Vergers de Marie ? Cette entreprise locale, créée par Pierre Olivier Law-Yat, propose des jus et des nectars de fruits 100 % péi.
Nous l’avons rencontré sur son exploitation agricole située à Saint-Gilles-les-Bains.
Portrait d’un personnage emblématique de l’Ouest de l’île de La Réunion !
Agriculteur et fils d’agriculteurs, Pierre Olivier Law-Yat est issu d’une famille de passionnés. Ses parents sont dans la culture des mangues depuis plusieurs années. Autant dire qu’il baigne depuis petit dans ce milieu.
Sa mère n’est autre que la gérante de Senteur Vanille à Saint-Gilles, qui propose des hébergements au cœur de la mangueraie familiale ainsi que la possibilité de cueillir des fruits sur les arbres en saison.
Son père « c’était vraiment le pionnier dans la zone » se souvient Pierre Olivier. Il n’y avait rien lorsqu’il s’est installé dans l’Ouest de l’île de La Réunion à la fin des années 1980. C’est lui qui a tout planté.
En 2009, il combine son savoir-faire à celui d’autres producteurs et coopératives agricoles. Il crée l’Association des Vergers de l’Ouest, spécialisée dans la production de fruits péi : des mangues bien sûr, mais aussi des pitayas.
Chaque année, c’était le même spectacle de désolation qui s’offrait à Pierre Olivier Law-Yat : des tonnes de fruits jetés. Un vrai gâchis ! Le problème, nous explique-t-il, c’est que « la mangue mûrit vraiment d’un coup ».
Il suffit qu’elle éclate en tombant pour qu’elle soit écartée de la commercialisation. D’autres fois, c’est sa chair un peu molle ou picorée par un oiseau qui la rend moins esthétique aux yeux des consommateurs.
D’autant plus qu’ils n’ont que l’embarras du choix en pleine saison ! Or, la transformation ne permet pas d’absorber tous les invendus.
« J’ai toujours voulu faire quelque chose de ces fruits, pour éviter de les jeter, sans avoir encore idée précise. »
Pierre Olivier s’oriente donc naturellement sur un diplôme d’ingénieur agroalimentaire. Puis, en 2014, il fonde la Pulpe Mascareignes Industrie. Son objectif ? Offrir une seconde vie aux fruits péi, bons à consommer, mais qui ne répondent pas au cahier des charges des « fruits de bouche ».
M. Law-Yat se concentre au début sur la fabrication de purées de fruits surgelés pour les transformateurs : pâtissiers, confituriers, glaciers, etc. Une activité juteuse, du moins jusqu’à ce que la crise Covid s’en mêle !
Il décide alors de lancer sa propre marque de jus et de nectars pour la distribuer en grandes surfaces. C’est dans ce contexte qu’il fonde en 2020 Les Vergers de Marie, une appellation inspirée par sa mère et sa femme qui portent toutes deux ce prénom.
Alors qu’il s’attend à vendre 300 bouteilles par semaine, tout au plus, ses jus et nectars de fruits péi remportent un franc succès sur le marché.
Ils s’invitent dans les frigos comme sur les tables des aires de pique-nique de l’Ouest de l’île de La Réunion. Une nouvelle logistique s’impose pour répondre à la demande croissante. C’est le début d’une grande et belle aventure !
L’entreprise continue à ce jour les purées de fruits surgelés. Mais elle propose désormais de savoureuses boissons aux notes tropicales et aux parfums ensoleillés. Les Vergers de Marie, c’est une production 100 % :
locale ;
artisanale ;
familiale.
De la récolte à la mise en bouteille, Pierre Olivier gère l’ensemble de la production avec sa famille. Les Law-Yat élaborent leurs propres recettes, uniquement à base de matières premières du 974 : de l’eau, des fruits péi et du sucre de canne de La Réunion. Le tout sans colorant ni conservateur !
Spécialisé dans les mangues et les pitayas, Pierre Olivier se fournit auprès d'autres producteurs réputés pour régaler nos papilles avec tous les fruits de l’île : mangue José, ananas Victoria, letchis, tangor, bissap, corossol péi…
Côté packaging, il privilégie un conditionnement dans d’élégantes bouteilles en verre recyclable. Pour réduire son impact environnemental, il travaille en parallèle sur le développement d’un système de consignes.
Le manguier pousse partout sur l’île, en culture ou dans les jardins créoles. Cependant, il a besoin « d’un coup de froid puis d’un regain de chaleur pour que la floraison se déclenche » précise Pierre Olivier. Ainsi, l’été rime avec la saison des mangues à La Réunion.
Dans les Bas, les premières apparaissent parfois dès le mois d'octobre. Mais « en termes de quantité de mangues », poursuit-il, « c’est l’Ouest de La Réunion le plus propice ». La raison ? Un climat favorable et une irrigation mieux maîtrisée.
De la mangue carotte, succulente en rougail, à la mangue Lucie, dont l’arôme de coco est juste à tomber, il y en a pour tous les goûts. Les Réunionnais dégustent les mangues mûres, en dessert, ou vertes, coupées en morceaux avec du sel et du piment. Un délice à savourer au détour des étals des marchés forains …
Pierre Olivier nous explique qu’il existe une cinquantaine de variétés de mangues à La Réunion, dont une quinzaine cultivées sur son exploitation. Chacune possédant « une saveur, une couleur et une forme singulière ».
La Réunion regorge de fruits tropicaux pour faire le plein de vitamines en toute saison. Une chose est sûre, les jus et les nectars des Vergers de Marie leur font honneur…
Merci à Pierre Olivier Law-Yat pour cet échange enrichissant et son engagement dans la valorisation de notre belle île !
Texte Sandra - Photos Roxane @Happei