Saint Patron des travailleurs, secours des écoliers, protecteur des voyageurs, consolateur des affligés, secours des causes pressantes,Saint Expédit est omniprésent dans le paysage Réunionnais.
Généralement sur le bord des routes, près des radiers et des virages, des autels ou oratoires sont visibles par leur couleur rouge-sang, faisant référence aux pratiques de la religion tamoule où St Expedit y est associé à la déesse Karli qui représente richesse et force.
Malgré le culte présent dans de nombreuses régions chrétiennes du Monde, l'existence réelle de St Expédit n'est pas confirmée, car il n'existe aucune relique de ce Saint et l’Église catholique ne l'a jamais officiellement canonisé.
Subsiste également une légende datant de 1910 et citée dans une œuvre du poète allemand Christian Morgenstern puis repris localement par Prosper Eve, selon laquelle un groupes de religieuses aurait reçu une caisse contenant des reliques provenant de Rome, avec l'inscription "Expedito". Elles auraient donc inventé St Expédit par erreur.
Il figurait dans le martyrologe (ouvrage listant les martyrs de l’Église catholique) avant que le Pape Pi X ne l'en fasse disparaitre en 1906.
Commandant de la XIIème légion sous l'Empereur Romain Dioclétien, il aurait vécu à la fin du III ème siècle ap.J.C, et aurait été flageolé puis décapité en l'an 303 le 19 Avril, accusé de vouloir corrompre, par sa foi chrétienne, les cadres de l'Empire.
Le nom de St Expédit pourrait lui venir du fait qu'à l'époque il y avait deux types de soldats dans l'armée romaine: le soldat expéditus, armé légèrement, sans bagage et l'impeditus, fantassin de seconde ligne.
Ainsi, la légion commandée par St Expedit était peut être composée de soldats expeditus.
Sa conversion rapide et sans équivoque au christianisme est rappelée au travers de la symbolique de sa statue. Ainsi, il porte la palme des martyrs à la main gauche, une croix dans la main droite sur laquelle est écrit « HODIE », signifiant "aujourd'hui", et il écrase de son pied droit un corbeau noir prononçant le mot « cras » qui signifie "demain" (d'où le mot procrastiner qui signifie remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même).
St Expedit nous invite ainsi à ne pas attendre demain, lorsqu'on peut faire de bonnes actions aujourd'hui.
Son culte dans notre île aurait débuté autour de 1931. En effet, la première statue à son effigie fut bénie le 3 mai de cette année dans l'église de la Délivrance à St Denis. Offerte par Fany Chatel entre 1923 et 1925, cette statue fut achetée afin d'honorer un vœu fait plusieurs années au par avant. Fany Fleurié, qui n'était pas encore mariée avec Mr Paul Chatel, se trouvait coincée au port de Marseille à la fin de la guerre 14-18, dans l'attente d'un bateau au départ pour La Réunion. Désespérée de devoir attendre 6 mois avant le prochain départ, elle pria dans l'église de St Cannat, devant la statue d'un St Expédit, lui promettant d'installer son culte à La Réunion s'il intercédait rapidement en sa faveur. Elle obtint un départ pour La Réunion 3 jours plus tard.
Dès 1938, le culte de St Expédit se répand et les chapelles apparaissent partout dans l'île.
Au début des années 2000 on dénombre environs 350 chapelles.
Aujourd'hui nos "Ti bon dié" sont toujours là aux bords de nos routes plus que jamais remplis d'ex-voto pour remercier des grâces expédiées.