Son bassin versant, le cirque de Mafate, où elle prend également sa source, est le plus important, ce qui fait d'elle une rivière à haut potentiel de destruction. Un monstre, la majeure partie du temps endormi, qui se réveille avec fracas lors d'épisodes de fortes pluies ou de passages des systèmes tropicaux. Sa source, nichée au cœur de l'île, au pied du Gros Morne, est quasiment inaccessible.
La rencontre avec ses premières eaux ne se fait qu'à hauteur de l'ilet Georges (sur l'itinéraire Col des Boeufs - Marla), où la Rivière ici n'est qu'une petite ravine qui coule en permanence. À cet altitude, et si proche de la source, la quantité d'eau collectée n'est pas suffisante pour être destructrice. Dans ce secteur l'aspect de la rivière évolue donc peu avec le temps. Descendons un peu plus son lit et laissons Marla en rive gauche en prenant la direction du site de Trois-Roches.
Le travail de l'érosion pluviale y est ici très marqué. En effet le pied du plateau de Marla, qui plonge vers le lit de la rivière, n'est qu'un immense amas de roches effritées.
Les eaux s'écoulent des falaises, décrochent la terre, arrachent les roches et les végétaux, puis viennent s'ajouter aux flots de plus en plus tumultueux.
Après le site de Trois Roches, la Rivière s'enfonce dans des gorges aux méandres impénétrables, avant d'atteindre le Fond de Mafate. Ici les eaux de la Ravine Cimendale, qui engorgent le plateau de La Nouvelle 700 mètres au dessus, se jettent dans la Rivière des Galets et gonflent le débit du monstre furieux.
Plus rien ne peut maintenant l'arrêter, pas même les roches immenses du site de la Roche Ancrée déposées là par les crues monumentales du passé.
Bientôt un des principaux affluents viendra porter son eau au moulin. C'est le Bras d'Oussy qui prend sa source au cœur du Morne de Fourche, en plein milieu du Cirque.
Le barrage du Bras d'Oussy sera très vite submergé par les eaux sombrent et bruyantes.
Ici le lit de la rivière est enserré par deux hautes falaises à peine distante de 50 mètres. De soudaines gorges qui concentrent la puissance et la force des flots sur le fond du lit.
Ainsi on réalise en observant la roche lissée par les flots du passé, sur le haut des falaises, à 30 mètres au dessus du fond, que le lit de la rivière se trouvait autrefois bien plus haut. Les seules crues des cyclones Batsirai et Emnati de Février 2022, ont fait descendre le niveau de la Rivière d'1m50.
Pour autant le débit n'est pas encore à son maximum. Le Bras de Sainte Suzanne viendra bientôt ajouter sa collecte...