De la Rivière des Galets jusqu'aux Makes, ce vaste pan de montagne fût longtemps le territoire des esclaves en fuite : les marrons.
On y retrouve d'ailleurs de nombreuses cavernes leur ayant servis d'abris, des vestiges d'ajoupas (abris murés en pierres sèches et toit végétal), dans un décor minéral où la végétation, à cette altitude, s'adapte pour survivre dans ce milieu hostile.
Il semble que ce secteur, s'étalant du Maïdo jusqu'à la fenêtre des Makes, soit un lieu stratégique de surveillance, puisque, depuis le sommet des remparts, les marrons avaient la possibilité de descendre dans les cirques de Mafate et Cilaos, rejoignant ainsi d'autres réfugiés dans des camps.
Les détachements de chasseurs, lancés à leur trousse dès 1730, pouvaient être repérés de très loin, depuis des postes d'observation judicieusement placés.
Il en est un, énigmatique, repéré au 19ème siècle par l'explorateur Héry, dans le secteur de la ravine Fond Simambry. Il s'agit d'une caverne surélevée, dont l'entrée est partiellement refermée par un mur de pierres sèches, évoquant peut être une ancienne muraille pourvue de meurtrières. S'agirait-il de la véritable caverne du Roi Phaonce ?
Ce roi des marrons, que la légende dépeint comme impitoyable aussi bien envers les chasseurs que face à ses concurrents, reste pourtant un personnage mystérieux, tout comme d'autres chefs qui n'ont été signalés, que dans quelques rapports écrits, par les détachements de chasseurs.
Sur ce territoire baigné par un silence mystique, seuls les pas du marcheur entrechoquant les phonolites du Fond Simambry, signalent sa présence aux potentiels guetteurs.