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LA FAUNE SAUVAGE DE LA RÉUNION

03 mars 2022

La faune sauvage de la Réunion, comme beaucoup d'îles isolées des continents, se caractérisent par l’absence de mammifère terrestre indigène. Comment auraient ils pu en effet rejoindre notre île sans voler où nager ?

 

Un seul mammifère fait donc exception : le seul ayant la capacité de voler, la chauve-souris, qui fut représentée par 4 espèces avant l'arrivée de l'Homme et seulement 2 de nos jours, le Taphien de Maurice (endémique Mascareignes) et le Petit Molosse (endémique Réunion). Hormis ces deux micro-chiroptères, les oiseaux, les reptiles, les poissons et les insectes sont donc les représentants de notre faune indigène et endémique.

 

Les oiseaux sont ici les plus nombreux et l'absence de l'Homme pendant les milliers d 'années qui ont suivi leur échouage hasardeux sur nos côtes, a provoqué chez certains d'entre eux de spectaculaires évolutions. Un ibis profita ainsi de cette terre promise vierge de tout bipède chasseur, pour grossir et perdre la quasi totalité de sa capacité d'envol.

 

Pas forcément une très bonne option évolutive, car l'Homme finit un beau jour par trouver son Eden et le vulnérable Solitaire de Bourbon n'eut d'autre choix que de se réfugier toujours plus loin dans les montagnes, jusqu'à disparaître totalement de la surface du globe.

 

D'autres comme le Zostérops Bourbonica (Oiseau à lunette gris, Zoizo blanc, Tililit), se sont mieux adaptés à la présence humaine. L’espèce, qui compte environ 100 000 individus, va si bien qu'elle pourrait, dans l'avenir, produire 4 nouvelles espèces issues des actuels 4 morphologies différentes identifiées par d'heureux ornithologues, ravis d'observer l'évolution en marche sous leurs yeux.

 

Le Tuit-Tuit (Cocina Newtoni), lui, bien que très rare (environ 80 couples) sur un territoire très réduit (Forêt de la Roche Écrite, 12 km2), n'a jamais été observé ailleurs que dans le Nord de l'île (Hauts de La Possession, Dos d’Âne, hauts de St Denis). Ce merle blanc, plutôt casanier, avait pourtant le choix de s'implanter ailleurs dans des biotopes identiques au cœur de l'île. Cela reste un mystère.

 

 

Le Bulbul de Bourbon (Merle pays, Hypsipetes borbonicus) recula lui aussi vers les forêts humides d'altitude, repoussé de son territoire par le Bulbul Orphée (Merle Maurice) et le Martin Triste introduit par l'Homme.

Il est évident que notre arrivée causa la perte de dizaines d'espèces indigènes, et celles qui résistent encore doivent s'adapter comme le Zoizo blanc ou bénéficier d'un coup de pouce comme le Tuit-Tuit pour qui la Séor (Société d'études ornithologiques de la Réunion) tente d'éradiquer le rat de son territoire.

 

De destructeur au 18ème siècle, l'Homme devient gestionnaire de la Nature au 21ème. Ainsi pour le Pétrel de Barrau, chaque année les lampadaires et autres projecteurs des stades s'éteignent à la nuit tombée afin de laisser les jeunes individus attirés par les reflets lunaires sur la mer, parcourir depuis le sommet de l'île la distance qui les sépare de leur premiers repas. En effet cet oiseau marin est celui qui niche le plus haut du Monde et lors de son premier vol, les lumières urbaines le font s'échouer sur le sol. Piètre marcheur du fait de la répartition de son poids vers l'avant du corps, il a vite fait, après 2 pas à terre, d'y planter son bec ; incapable de reprendre son envol, il finit par être dévoré par un chat.

 

Rejoindre l'Océan depuis les cimes sans escales est son seul moyen de survie.

 

Venant du grand large, les tortues marines font le chemin inverse dans le but de trouver dans nos récifs de quoi se nourrir et dans l'espoir, souvent vain, de pondre leurs œufs sur une plage suffisamment végétalisées en espèces indigènes. En chemin, elles sont encore trop souvent victimes des hélices de bateaux trop rapides, elles qui ne demandent qu'à sortir la tête de l'eau.

Donner un peu d'air à la faune sauvage après 3 siècle et demi de destruction de notre littoral, après la perte de 22 espèces d'oiseaux, 3 de reptiles, 3 de chauve-souris, devient un impératif urgent auquel nous voulons maintenant tous prendre part.