Ils sont aussi recrutés parfois contre leur gré. Drainés vers les comptoirs indiens français puis anglais ils signent un contrat et embarquent dans de mauvaises conditions vers La Réunion !
Arrivés à bon port, ils sont mis en quarantaine dans la rade de Saint-Denis ou débarquent pour être mis dans des centres spécialisés, les Lazarets, puis sont affectés à un emploi et à un lieu. Ils sont en fait liés à un maître qui va reproduire les conditions de l'esclavage et les user sans trop d'espoir d'enrichissement ni de retour au pays.
La canne à sucre, grande consommatrice de main-d'oeuvre, est appelée à devenir la culture principale de Bourbon au moment où une ordonnance supprime la traite des esclaves de l'île. Les colons se tournent alors vers la traite illégale et l'engagement. Les colons font difficilement la distinction entre esclaves et engagés. Cette première formule de l'engagement et un échec, plus de la moitié des engagés arrivés entre 1829 et 1832 sont repartis au bout de 2 ans seulement. Leur nombre va alors décroître. Le gouvernement de Pondichéry met un terme à cette immigration en 1839 par une interdiction.
1860-1861, signature des conventions franco-anglaises qui permettent de recruter et d'engager des travailleurs Indiens appartenant à La Grande-Bretagne et d'embarquer ces sujets de sa Majesté Britannique à partir des ports britanniques ou français de l'Inde. Dès 1861 le nombre d'engagés augmente, plus de 6000 Indiens débarquent dans l'île.
Beaucoup ne veulent voir qu'une crise passagère, le mouvement migratoire se poursuit donc jusqu'en 1882 quand les Anglais interdisent de nouveau le recrutement en raison d'entorses aux conventions signées. Le flux ne s'arrêtera véritablement qu'en 1885.
À partir de 1882 les propriétaires entravent les retours. L'engagement se tourne vers d'autres régions : Mozambique, Chine, Comores, Somalie, Yémen, Rodrigues, et cela jusqu'au début du 20ème siècle en décroissant.
Mais rien n'y fait, les colons seront souvent plus durs en exploitant au maximum l'engagé sur la durée de son contrat (5 ans).
Avant 1861 les retours sont fréquents. Mais dès 1861 et surtout après 1882 de nombreux obstacles sont dressés, et des mesures attractives sont prévues pour limiter ces retours.
La caste des Soudras est la plus représentée chez les indiens de La Réunion. Bien que certains pratiquaient deux religions, il leur est apparu que leur insertion dans la société était facilitée par leur conversion à la religion dominante.
Le 19 mars 1946 c'est la départementalisation sans référendum.
Le "temps longtemps" a vécu, l'histoire commune commence à s'écrire....
RETROUVEZ L'HISTOIRE DE L'ENGAGISME EN VISITANT LES LAZARETS DE LA GRANDE CHALOUPE